Suspecte par nature, la question de la santé des patrons, est rarement relayée par les médias : pour combler cette lacune, Olivier Torrès, chercheur en économie et fondateur d’Amarok, devenu observatoire national, vient de créer la première chaire française consacrée à cette question.
Le mal-être professionnel existe aussi chez les patrons, parfois jusqu’au suicide. C’est pour mettre le doigt sur ce phénomène, peu relayé par les médias, qu’Olivier Torrès, professeur d’économie à l’Université de Montpellier, a fondé l’observatoire Amarok, dédié à la santé des dirigeants de PME.
Sujet tabou ?
L’objectif est de fournir des données épidémiologiques et statistiques sur cette question parfois « tabou », en tout cas très largement déconsidéré par rapport à la situation des salariés.
« Un chef d’entreprise qui se suicide, c’est 15 lignes dans le journal, alors qu’un cadre de Renault qui se suicide au technocentre de Guyancourt, ça fait la Une. Pourquoi un suicide devient-il un fait de société quand il concerne un salarié et reste-t-il un simple fait divers quand il s’agit d’un patron? » résume Olivier Torrès qui s’adresse tout autant aux dirigeants de PME qu’aux entrepreneurs individuels, commerçants ou artisans.
Afin d’amplifier la recherche, Olivier Torrès vient de créer, avec l’appui du Centre des jeunes dirigeants d’entreprise, de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Montpellier et la Chambre de métiers et de l’artisanat de l’Hérault, une chaire universitaire, la première du genre en France.
L’observatoire Amarok envisage également de créer une cellule de soutien psychologique et d’accompagnement au service, par exemple, des commerçants victimes de braquage ou les chefs d’entreprise retraités atteints de dépression.